DÉFINITION DE LA NOUVELLE

 

La nouvelle est un récit imaginé et vraisemblable, réduit à un seul événement, dont la fin est surprenante.


  • Brève, concentrée sur l’intrigue, la nouvelle est véridique dans tous ses aspects.
  • L’action est simple et courte. Tous les détails ne visent qu’à produire un effet foudre final.
  • Par sa brièveté, la nouvelle suscite un style concis, incisif, cruel parfois.


Dans la nouvelle, est mis en scène un personnage principal au caractère dominant.


  • Les personnages secondaires sont peu nombreux et peu décrits.
  • Les détails offerts (caractères physiques, qualités, défauts) sont nécessaires pour le dénouement.
  • Donnez au lecteur un personnage qui lui ressemble afin de créer une empathie.


La nouvelle cherche à produire une impression de vie réelle


  • Son titre est un élément essentiel qui doit synthétiser l’ensemble de la nouvelle
  • Ce titre va donner le ton : Il doit être précis, pertinent, informatif et court (cinq mots maximum).


La nouvelle se lit d’une traite. Écrire au présent est conseillé.


  • Elle comporte des indices annonciateurs et des fausses pistes, elle favorise le suspense et se termine par une chute originale et déroutante respectant cependant la cohérence du récit.
  • Chaque phrase doit définir un personnage ou faire avancer l’histoire. Il faut donc aller à l’essentiel, ce qui implique de choisir les verbes et les substantifs les plus évocateurs


LA NOUVELLE SE CONSTRUIT A PARTIR DE LA CHUTE


Lorsque la chute est élaborée, notre première page plongera le lecteur dans le sujet :


  • UNE SITUATION INITIALE avec un personnage que nous décrirons : chacun de ses traits étant important pour la compréhension de notre nouvelle.
  • MAIS Un élément déclencheur va perturber cette situation, que le personnage va tenter de rétabli
  • ALORS sa réaction aura un effet imprévu qui sera la chute de la nouvelle





EXEMPLE D'UN THEME


L’Atelier de couture


IMAGINATION        Faire appel à l’imaginaire


INSPIRATION          Passé vécu

CHUTE                    Logique, cohérente, imprévue


Chutes possibles :     

1 Une panne de courant immobilise les machines à coudre
2 Une ouvrière travaille ‘’en perruque’’ pour une concurrente
3 Prête à être livrée, une robe est tachée et déchirée
4 L’inspection du travail arrive à l’improviste
5 Erreur d’adresse de livraison : le client disparait sans paye


La chute étant choisie, il faut élaborer un scénario qui conduira l’action avec logique vers le dénouement inattendu. 

LE SCENARIO      

Ce scénario sera le socle du récit, il devra d’emblée situer le cadre et les personnages. Il renseignera sur le caractère des protagonistes, leur attente, leur motivation*, lorsqu’en fin de première page arrivera…

 

L’ÉLÉMENT DÉCLENCHEUR     

Anodin de prime abord, cet évènement (opportun ou inopportun) va faire pivoter le récit et conduire le personnage principal* à une réaction fatale
* Pas de personnage type ‘’James Bond ou Rambo’’ mais des ‘’lambda’’ dans lesquels le lecteur s’identifie et, à la fin puisse soupirer: dire que « ça aurait pu m’arriver, à moi ! »

Vivez mentalement VOTRE NOUVELLE pendant une semaine minimum


Puis, comme un acte prémédité, vous écrivez cette aventure, parce que vous préparez secrètement un ‘’coup fourré’’ dont vous êtes l’unique instigateur !


L’ÉCRITURE  : C’est le gros œuvre de votre chantier

S’aider de : Dictionnaire des synonymes, dictionnaire grammaire et conjugaison, etc…
 
Détails importants (exemple pour l’Atelier de couture)
Choix des lieux (on adhère mieux si l’endroit est connu), choix des détails qui contribuent à la réalité.
Senteur typique des tissus lourds, atelier de couture = femmes = jalousies ! Tissus fragiles, cintres, épingles éparses.


En fin de première page, le texte sera suffisamment renseigné pour :

ACCUEILLIR L'ÉLÉMENT DÉCLENCHEUR


Changement de rythme dans le déroulement inopiné de l’action
Le lecteur pense entrevoir un dénouement.
Mais, dans les toutes dernières lignes,
LA CHUTE  qui claque…. 




RECETTE de Pascale A.

quant à l’écriture de la nouvelle

 

Lorsque je possède le scénario, quand l’inspiration et l’imagination ont effectué leur travail, il s’agit pour moi :

De choisir un angle d’attaque car écrire :


  • C’est l’histoire d’un mec… ’’est différent de :’’Je …me souviens, ou…’’
  • Puis de choisir un temps :
  • Passé (imparfait, parfait) que j’utilise le plus souvent pour un récit qui implique un certain recul vis-à-vis de l’action accomplie.
  • Présent de l’indicatif qui suppose une certaine proximité du lecteur avec l’action développée dans la Nouvelle.


La rédaction obéit ensuite à des ressentis personnels.
 

Là est le véritable plaisir d’écrire pour moi. 
 

J’exploite enfin ‘’le travail ‘’de réflexion produit en amont où je laisse le thème m’habiter .


Je m’applique à saupoudrer de façon très tacticienne des indices annonciateurs de la chute mais en veillant à ne pas en donner la clé (je multiplie les termes qui conduisent à penser, les fausses pistes, etc…)


C’est le nirvana, je suis dans une bulle, un état second de plénitude. Plus rien existe autour de moi. Je suis tour à tour l’arbre qui déploie ses branches dans le paysage, l’abeille qui butine la fleur, qui n’existent que dans ma tête et que je ne décrirai pas forcément, je suis le personnage bourru ou très soft…


Après la rédaction

Ce n’est pas fini. Je laisse ‘’décanter’’ mon texte comme le font les maitres de chais.


Après ce moment de repos je reprends ce 1°jet, une fois, deux fois cela dépend de la date d’échéance s’il y en a une, et là, j’élimine parfois à contre cœur tous les passages superflus que je trouvais extras mais qui, à mon grand désespoir, alourdissent le texte.


Bref, je le peaufine pour accroître ses reliefs.